L’influence du mode de vie sur l’évolution du chromosome Y

Le taux de mutations, c’est-à-dire la vitesse à laquelle les mutations se produisent, du chromosome Y associé aux agriculteurs est plus élevé que celui des lignées de ce chromosome associé aux chasseurs-cueilleurs. Ce phénomène pourrait s’expliquer par le mode de vie, les agriculteurs faisant des enfants sur une période plus longue que les chasseurs-cueilleurs.

C’est ce que vient de démontrer une équipe internationale1 pilotée par Brigitte Pakendorf du laboratoire Dynamique du langage (UMR5596, CNRS / Université de Lyon 2) à partir de plus de 500 séquences partielles du chromosome Y d’agriculteurs parlant des langues bantoues et de populations dites « Khoisan », des chasseurs-cueilleurs, d'Afrique australe.

Autre résultat, obtenu à partir de ces données africaines : l’âge du plus ancien ancêtre commun des chromosomes Y humains a été estimé entre 180 000 et 200 000 ans, contre les 140 000 ans présumés jusqu’à aujourd’hui, qui prenaient majoritairement en compte des données d’origine eurasiatique. Cette étude est une première étape d’une investigation de grande ampleur sur l’histoire paternelle des peuples de l’Afrique australe.

 

1. Cette étude implique également des chercheurs du Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology et du Max Planck Institute for the Science of Human History (Allemagne), de l’Institute of Legal Medecine and Forensic Science (Allemagne) et de l’université du Botswana.

 

Référence :

Refining the Y chromosome phylogeny with southern African sequences. Chiara Barbieri, Alexander Hübner, Enrico Macholdt, Shengyu Ni, Sebastian Lippold, Roland Schröder, Sununguko Wata Mpoloka, Josephine Purps, Lutz Roewer, Mark Stoneking, and Brigitte Pakendorf. Human Genetics, le 4 avril 2016.

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Brigitte Pakendore