7 000 ans d’histoire démographique en France

Archéologie
Biologie

La préhistoire de la France a été rythmée par deux vagues de migrations, la première durant le Néolithique, il y a environ 6 300 ans, et la deuxième pendant l’Âge du bronze, il y a environ 4 200 ans. C’est ce que vient de montrer une équipe menée par des scientifiques de l’Institut Jacques Monod (CNRS/Université de Paris)1 dans une étude publiée dans PNAS le 25 mai. Ils ont mis en évidence, en étudiant le génome de 243 individus anciens sur 7 000 ans, que le métissage entre les chasseurs-cueilleurs autochtones et les premiers migrants néolithiques d’origine anatolienne, qui ont apporté un style de vie basé sur l’agriculture, persiste jusqu’à nos jours dans les génomes des Français. Le métissage des populations néolithiques avec celles des steppes pontiques2 , arrivées il y a 4 200 ans sur ce qui est aujourd’hui le territoire français, a également laissé une empreinte pérenne, le chromosome Y de la majorité des hommes en France portant aujourd’hui encore la signature des hommes des steppes.

Samantha Brunel examinant un crâne dans le laboratoire de haut confinement de l’Institut Jacques Monod (CNRS/Université de Paris)
© Eva-Maria Geigl et Thierry Grange, Institut Jacques Monod (CNRS/Université de Paris)

 

  • 1Ces travaux impliquent également des chercheurs de l’Institut national de recherches archéologiques (INRAP), du laboratoire PACEA (CNRS/Ministère de la Culture/Université de Bordeaux), du laboratoire Archéologie et histoire en méditerranée et en Europe (CNRS/Université de Strasbourg/Université de Haute Alsace), du laboratoire Archéologie des sociétés méditerranéennes (CNRS/Université Paul Valéry Montpellier 3/Ministère de la Culture/Inrap), du laboratoire « Trajectoires. De la sédentarisation à l'Etat » (CNRS/Université Paris 1 Panthéon Sorbonne/Inrap/Ministère de la Culture), du laboratoire Travaux de recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés (CNRS/Université Toulouse Jean Jaurès/Ministère de la Culture) et du laboratoire « Cultures et environnements. Préhistoire, antiquité, Moyen Âge » (CNRS/Université Côte d'Azur), du Collège de France, de la société ANTEA-Archéologie, Habsheim, du Service Archéologie Sète agglopôle mediterranée, Frontignan. Ils ont été financés par le projet ANR JCJC 15-CE27-0001, coord: M. Pruvost
  • 2Partie occidentale et européenne de la grande steppe eurasienne, qui se poursuit vers l'est à travers la Sibérie méridionale, le Kazakhstan, jusqu'à la Mongolie et la Mandchourie en Chine du nord. Les populations de ces steppes ont probablement apporté les technologies de la métallurgie dans le reste de l’Europe.
Bibliographie

Ancient genomes from present-day France unveil 7,000 years of its demographic history. Brunel, S., Bennett, E.A., Cardin, L., Garraud, D., Barrand Emam, H., Beylier, A., Boulestin, B., Chenal, F., Cieselski, E., Convertini, F., Dedet, B., Desenne, S., Dubouloz, J., Duday, H., Fabre, V., Gailledrat, E., Gandelin, M., Gleize, Y., Goepfert, S., Guilaine, J., Hachem, L., Ilett, M., Lambach, F., Mazière, F., Perrin, B., Plouin, S., Pinard, E., Praud, I., Richard, I., Riquier, V., Roure, R., Sendra, B., Thevenet, C., Thiol, S., Vauquelin, E., Vergnaud, L., Grange, T., Geigl, E.-M., Pruvost, M. PNAS, le 25 mai 2020.

Contact

Eva-Maria Geigl
Chercheuse CNRS
Thierry Grange
Chercheur CNRS
Mélanie Pruvost
Chercheuse CNRS
Alexiane Agullo
Attachée de presse CNRS