Hommage à Marie-Françoise Billot, directrice de recherche CNRS émérite à l'Institut de recherche sur l’architecture antique (IRAA, USR 3155, CNRS / AMU)

Hommages

Marie-Françoise Billot est décédée accidentellement le 31 mai 2017 alors qu’elle effectuait un séjour d’étude dans l’île grecque de Tinos. Que son époux Jean-François, ses trois enfants et ses nombreux petits-enfants trouvent ici l’expression de la grande peine qu’éprouvent ses amis et collègues de l’IRAA et de l’InSHS.

Marie-Françoise est née le 3 août 1944. Élève de l’École normale supérieure (1964-1967), elle est nommée membre de l’École française d’Athènes et est affectée en 1970 comme attachée puis chargée de recherche à l’IRAA, qui est alors le Service d’architecture antique, laboratoire auquel elle est restée fidèle. Le 20 juin 1972, Marie-Françoise Billot soutient brillamment une thèse intitulée Les terres cuites architecturales d’Argos, devant Roland Martin, Pierre Demargne et René Ginouvès. Chargée de mission au Louvre, elle devient directrice de recherche au CNRS en 1995 sans négliger sa mission d’enseignement à l’École du Louvre, dans les universités de Paris I, Paris IV, Paris X et à Strasbourg dans le cadre du Master Architecture et archéologie.

Marie-Françoise Billot a travaillé sur de nombreux sites de Méditerranée orientale et centrale, en collaboration avec l’École française d’Athènes, l’Institut suédois d’Athènes, l’École suisse d’archéologie et du Service archéologique grec (Thasos, Argos, Épidaure, Délos, Delphes, Tinos, Élatée, Trézène, Méthana, Calauréia, Érétrie). Elle a également travaillé hors de Grèce, à Sinope en Turquie, et en Albanie dans le cadre de la mission albano-française d’Apollonia d’Illyrie. Elle a acquis et transmis sur le terrain une connaissance approfondie et irremplaçable des terres cuites architecturales dont elle est devenue l’une des meilleures spécialistes, sans cesser de résoudre des questions portant sur la statuaire de terre cuite, la polychromie de l’architecture grecque ou l’histoire et la topographie cultuelles d’Athènes et d’Argos.

Scientifique dont l’érudition et les analyses forçaient l’admiration, Marie-Françoise possédait aussi une incroyable bienveillance et faisait preuve d’une grande générosité à l’égard de ses collègues et des jeunes chercheurs et chercheuses qu’elle avait pris sous son aile en France et en Grèce. Son philhellénisme empathique fondé sur des relations profondes et renouvelées avec ses amis grecs, était éclairé par une immense culture littéraire et esthétique enracinée dans cette Grèce qu’elle a tant aimée et qu’elle quitta un jour de mai.