M@n@gement, revue pionnière en science ouverte
Sous la direction d’Héloïse Berkowitz et Hélène Delacour
M@n@gement est la première revue entièrement gratuite et en accès ouvert en management, stratégie et théorie des organisations. Publiée uniquement au format électronique, elle a été créée il y a plus de vingt ans, avec une philosophie et un modèle de science ouverte dit « diamant », sans frais de soumission, de publication, ni de lecture. M@n@gement est la revue officielle de l’Association internationale de management stratégique (AIMS), son principal soutien financier historique. Depuis 2018, M@n@gement est également soutenue par l’Institut des Sciences humaines et sociales (InSHS) du CNRS.
M@n@gement est une revue évaluée par les pairs, en double aveugle, et principalement publiée en anglais bien qu’elle accepte les soumissions en français (qui doivent être traduites en anglais une fois acceptées). M@n@gement publie des travaux scientifiques contribuant non seulement à la stratégie et à la théorie des organisations, mais également aux champs de l’innovation, de l’entrepreneuriat, du comportement organisationnel, des études critiques du management. Toutes les méthodes d’analyse des données, tant quantitatives que qualitatives, sont acceptées. M@n@gement se différencie cependant par l’utilisation de méthodes de recherche originales ou peu utilisées telles que la simulation, l’ethnographie organisationnelle (y compris la vidéo-ethnographie), les approches multiméthodes, ou encore l’analyse qualitative comparée. M@n@gement est également ouverte aux approches pluridisciplinaires, aux regards croisés et inclusifs, s’appuyant par exemple sur la sociologie, le droit, la philosophie, la psychologie, l’économie, l’histoire, les sciences de la communication, ou encore la sémiotique.
En 2020, une nouvelle équipe éditoriale a été nommée à la tête de M@n@gement, constituée par deux co-rédactrices en chef, Héloïse Berkowitz et Hélène Delacour. Celles-ci ont lancé un nouveau partenariat avec l’initiative PKP1 et Open Academia, ont procédé à un changement de plateforme de soumission et de gestion et la création d’un nouveau site pour la revue. Elles ont plus généralement entamé une campagne d’envergure de consolidation des principes de science ouverte de M@n@gement. Ceci inclut la rédaction d’une politique d’accès ouvert, des pratiques de citations inclusives et épistémologiquement justes, et bientôt d’une politique de données ouvertes. Les co-rédactrices en chef ont également travaillé à l’amélioration des pratiques ouvertes telles que le dépôt des métadonnées, l’indexation de la revue et de ses publications dans de nombreuses bases de données et plateformes, la multiplication des formats de publication, et la mise en œuvre d’audits d’accessibilité. Ceci a conduit M@n@gement à recevoir le DOAJ Seal of Approval qui récompense les journaux présentant un haut niveau d’ouverture et qui adhèrent à des pratiques déontologiques et à des règles de publications exigeantes.
Le numéro 25 (3), paru en septembre 2022, illustre la diversité et la pluralité de la communauté de M@n@gement, son ouverture et son inclusion, tant méthodologique que théorique. Il compte quatre articles de recherche originaux. Dans la première contribution, Isabelle Gallois-Faurie, Marcos Barros et François Grima s’attachent à mieux comprendre l’influence de l’esprit du fondateur de l’entreprise, après son départ, sur l’identification des salariés en mobilisant les métaphores du « spectre » et du « fantôme ». Brahim Gaies et Adnane Maaloui s’intéressent, quant à eux, aux nombreux macro-déterminants des activités entrepreneuriales identifiés dans la littérature. Ils montrent que leur hétérogénéité repose sur des biais d’endogénéité et proposent un outil pour aider la communauté académique à les corriger. Ensuite, Isabelle Corbett-Etchevers et Aura Parmentier-Cajaiba explorent les outils considérés comme non stratégiques et nommés « professionnels » parce qu’ils émergent du travail quotidien des acteurs. Elles montrent que ces outils permettent pourtant aux managers d’élaborer des stratégies. En adoptant une approche de stratégie « par la base », les chercheuses développent un modèle de bricolage collectif grâce à la comparaison de deux études de cas longitudinales. Enfin, Rosana Silveira Reis, Camilla Quental et Eric van Heck, à partir d’une riche analyse qualitative, s’intéressent à la manière dont les différentes cultures des employés interagissent et stimulent la collaboration au travail dans les équipes réparties dans le monde entier et travaillant ainsi dans des contextes virtuels.
M@n@gement est connue et réputée pour sa section Unplugged, qui permet l’exploration de thématiques de recherche ou autour de la recherche, toujours sous des formes volontairement originales, créatives et créatrices, souvent poétiques ou décalées. Ainsi, dans le numéro de septembre, un premier Unplugged, intitulé The Interpreters, tisse une conversation autour du goût, du café, de Godot, à partir des regards croisés d’Anissa Pomiès, Vivien Blanchet, Boris Brummans et Camille Vézy. La première suit une capsule de café. Le deuxième pense à l’infraordinaire avec Perec. Les derniers concluent avec un essai poétique où les vides font autant méditer que les pleins. Dans un Unplugged à part, Jean-Philippe Bouilloud clôt ce numéro en discutant de la recherche comme « réparation ».
Pour M@n@gement, la connaissance constitue un bien public global, qui se doit d’être ouvert aux chercheuses et chercheurs du monde entier. Dans un contexte aggravé de crises environnementales et sociales, de pandémie, d’épuisement professionnel, M@n@gement se démarque par sa volonté de réflexivité sur les pratiques, l’éthique et les métiers de la recherche. M@n@gement réfléchit ainsi constamment aux principes d’une « académie durable » (sustainable academia) aux pratiques et comportements individuels, collectifs et institutionnels qui contribuent à former des chercheuses et chercheurs et à produire des connaissances scientifiques d’une manière qui réponde aux besoins des générations actuelles et futures, dans un engagement collectif à prendre soin de l’« Autre », qu’il soit humain ou non humain2 .
Co-rédactrices en chef : Héloïse Berkowitz, CNRS, Laboratoire d'économie et de sociologie du travail (LEST, UMR7317, CNRS / AMU) ; Hélène Delacour, Université de Lorraine