© M. Sage-Pranchère

Nathalie Sage-PranchèreMondes modernes et contemporains

Médaille de bronze du CNRS

Chercheuse CNRS au laboratoire Sciences - Philosophie - Histoire (SPHERE, CNRS / Université Paris Cité), Nathalie Sage Pranchère est spécialiste de l’histoire de la médecine, et plus particulièrement de l’histoire des professions médicales, des politiques, des savoirs et des pratiques de santé.

Diplômée de l’École des Chartes, Nathalie Sage Pranchère mène ses premières recherches sur la naissance d’un corps médical en France, les sages-femmes, entre 1786 et 1916. Durant sa thèse, elle s’intéresse à leurs processus de professionnalisation mais aussi de solidarité professionnelle, et au rôle qu’elles ont joué dans le développement des pratiques antiseptiques et pastoriennes. Agrégée d’histoire, après un détachement de deux ans comme chargée d’étude dans une fondation mémorielle, elle enseigne au collège puis au lycée jusqu’à son recrutement au CNRS, en 2020.

Explorant l’histoire de la médecine sous plusieurs facettes, Nathalie Sage Pranchère propose une histoire culturelle et sociale de la naissance, de la mort et des pathologies périnatales. « L’histoire sociale est centrale dans mon approche et se construit à différentes échelles, de la micro-histoire au transnational », précise-t-elle. Ses travaux récents portent sur l’élaboration, la transmission, et la circulation des savoirs et des pratiques de santé en Europe et en Amérique aux XIXeet XXe siècles, à partir du cas de la maladie rhésus ou hémolytique du nouveau-né — une incompatibilité sanguine mère-enfant. Consacré à l’étude de cette maladie, le programme de recherche qu’elle mène actuellement étudie les premières observations de la maladie, au tournant du XXe siècle, jusqu’à la compréhension de sa cause, au début des années 1940. « Ces travaux ont ouvert à leur tour un certain nombre de champs à défricher comme l’histoire des usages de la transfusion sanguine, ou la diffusion d’un modèle interprétatif de l’incompatibilité en médecine », ajoute-t-elle. Elle s’intéresse également aux parcours des médecins titulaires d’un diplôme étranger au XIXe siècle, un sujet lui permettant « de décliner la place de la notion de frontière en médecine ».

Elle envisage aujourd’hui de lancer un projet collectif interdisciplinaire autour de la mort en couches, du XVIIIe au XXIesiècle. Fortement attachée aux liens entre science et société, Nathalie Sage Pranchère accorde aussi une forte place à la diffusion de ses recherches auprès de publics variés, académiques via l’enseignement ou grand public par des interventions auprès du monde associatif.