Trois questions à Robert Barouki et Mélanie Simony, sur l’Institut pour la Recherche en Santé Publique (IReSP)
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L’Institut pour la Recherche en Santé Publique (IReSP) a été créé en 2007, et a su s’adapter après quinze ans d’existence en devenant un acteur incontournable pour le soutien de la recherche en santé publique. Aujourd’hui, les douze membres du groupement d'intérêt scientifique (GIS), dont le CNRS1 , continuent de faire vivre l’IReSP avec cette même volonté de soutenir la recherche permettant de renforcer les interventions et politiques visant à l’amélioration de l’état de santé et de bien-être de la population. Présentation par Robert Barouki et Mélanie Simony, respectivement directeur et directrice adjointe administrative de l'IReSP.
- 1Les douze membres du GIS IReSP sont : l’Assurance Maladie, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, le CNRS, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), l’Institut national du cancer, l’Institut de recherche pour le développement (IRD), l’Institut national d'études démographiques (Ined), l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), le ministère du Travail, de la Santé et des Solidatrités, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et le Conduites Addictives (MILD & CA) et Santé publique France.
L’objectif général du GIS IReSP est de développer, structurer et promouvoir la recherche en santé publique. Pouvez-vous nous indiquer comment se déclinent ses missions ? Quelles sont les thématiques sur lesquelles le GIS intervient particulièrement ?
Les actions de l’Institut sont centrées sur la structuration de la recherche en santé publique, notamment via la gestion d’appel à projets (AAP). Mais notre action ne se limite pas aux AAP : en amont des appels à projets, nous travaillons, avec tous les acteurs concernés, à l’identification des besoins de la recherche ; en aval, au-delà d’un suivi des projets, nous œuvrons à la diffusion des résultats des recherches au sein de toute la communauté de la recherche et de l’action en santé publique, auprès des décideurs et de la société.
Ces missions sont réalisées en promouvant l’interdisciplinarité, la recherche interventionnelle en santé des populations, la recherche participative et la science ouverte.
Sur le plan thématique, l’IReSP soutient actuellement les programmes de soutien de recherches suivants :
- Addictions : Consommations de substances psychoactives licites et illicites et les comportements avec pouvoir addictifs
- Autonomie : Personnes âgées, personnes en situation de handicap à tous les âges de la vie, proches et professionnels
- MESSIDORE : Méthodologie des ESSais cliniques Innovants, Dispositifs, Outils et Recherches Exploitant les données de santé et biobanques
- Services, interventions et politiques favorables à la santé (SIP) : prévention et promotion de la santé, des services de santé
- Antiepileptiques : Effets de l’exposition précoce aux médicament antiépileptiques et leurs conséquences sanitaires sur la descendance (reprogrammation d’un appel à projets après 2024).
Le GIS IReSP contribue au financement de la recherche en santé publique au travers de différents dispositifs de financement. Pouvez-vous les décrire ? Pouvez-vous préciser quels sont les dispositifs qui sont à destination des chercheurs et chercheuses en SHS ? Qui peut y postuler ? Avez-vous des exemples précis de projets financés en SHS ou impliquant des SHS à nous présenter ?
Le GIS diversifie ses modalités de financements. Il soutient, d’une part des projets de recherche (24 à 48 mois) ou des projets pilotes (12 à 18 mois), ainsi que des allocations doctorales. Il propose, d’autre part, des dispositifs de financements plus originaux pour structurer la recherche, comme le financement des communautés mixtes de recherche sur le champ « Autonomie » et de structuration de réseaux de recherche sur les addictions. Alexandra Soulier, chargée de recherche CNRS à l’Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST, UMR8590, CNRS / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), a notamment réalisé un bilan sur cette modalité de financement des réseaux de recherche dans la cadre de la collaboration du CNRS au sein du GIS IReSP.
Notre logique interdisciplinaire fait que tous les appels à projets de recherche et actions de diffusion des connaissances sont généralement ouverts à toutes les disciplines de la santé publique, dont bien sûr toutes les sciences humaines et sociales, si possible (mais pas seulement) dans une logique pluri- ou interdisciplinaire. Les SHS font donc partie des disciplines dans le champ de tous nos dispositifs de financement.
Quelles sont les actions mises en place par le GIS pour animer et structurer les communautés de recherche ? Que met-il en œuvre pour aller toucher d’autres publics ?
L’IReSP a une dynamique de valorisation des recherches financées : nous organisons une dizaine d’événements par an. Ils visent à favoriser les échanges entre chercheurs/chercheuses, acteurs et actrices de terrain, personnes concernées et décideurs publics, avec des formats variés : cela va de webinaires de trente minutes à l’organisation d’événements scientifiques sur une journée (le dernier « Grand Rendez-vous » a concerné la recherche interventionnelle en santé publique), ou encore de la publication d’une revue brève gratuite, les « Questions de santé publique ».
En voici le détail :
- Les cafés de l’IReSP sont des micro-webinaires de trente minutes, dans lesquels un chercheur présente les principaux résultats de sa recherche. Réalisé sur le temps de la pause méridienne, ce format synthétique vise à attirer des publics d’horizons différents : chercheurs, professionnels, et plus largement toutes les personnes concernées par le sujet de la recherche.
- Les Rendez-vous de l’IReSP sont des séminaires d’une demi-journée à une journée mettant en avant une thématique spécifique.
Vous pouvez retrouver tous nos événements et revoir les replays sur le site de l’IReSP.
- La revue Questions de santé publique, créée en 2008, est un bulletin à large diffusion dont l’objectif éditorial est de porter à la connaissance d’un large public (enseignants, étudiants, journalistes, décideurs, milieux de la recherche, associations, public concerné) les informations les plus récentes concernant des questions importantes de santé publique.
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Quelques projets en sciences humaines et sociales
- Interactions soignants – patients et reconfigurations des inégalités sociales de santé, projet coordonné par Anne Mayere, chercheuse associée au Centre d’étude et de recherche Travail Organisation Pouvoir (Certop, UMR5044, CNRS / Université Toulouse - Jean Jaurès / Université Toulouse III - Paul Sabatier), Institut fédératif d'études et de recherches interdisciplinaires santé société (IFERISS, Université Toulouse III - Paul Sabatier)
- Décisions d’adolescents : accompagner des collégiens en situation de vulnérabilité dans leurs alternatives en santé pour prévenir l’entrée dans la consommation de substances psychoactives, projet coordonné par Frank Pizon, maître de conférences, membre de l’Institut Pascal (IP, UMR6602, CNRS / Université Clermont Auvergne).
- Politiques d’appui à la coordination pour l’accompagnement des personnes en situation complexe : dynamiques et enjeux locaux dans quatre secteurs d’intervention publique, projet coordonné par Alis Sopadzhiyan, maîtresse de conférences, membre du laboratoire ARÈNES (UMR6051, CNRS / EHESP / Sciences Po Rennes / Université de Rennes.