Sexe et démocratie. De l'enjeu du consentement

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Le Comptoir 1er étage de la FMSH 54 bd Raspail, Paris 6

Au cœur des enjeux contemporains qui façonnent notre société, le féminisme émerge comme un phénomène incontournable, réinventant les fondements de la démocratie et de la liberté individuelle.

Longtemps conçu comme le « contretemps » des luttes sociales (Fraisse, 2020), le féminisme s’impose maintenant comme une force politique, intellectuelle et sociale qui devient un moteur principal des transformations globales (De Miguel, 2015). Aujourd’hui, un axe majeur et constitutif du débat s’articule particulièrement autour de la notion désormais essentielle de consentement, ou plutôt de capacité ou droit à consentir. Celui-ci établit un lien entre les domaines public et privé, entre féminisme et démocratie, contribuant alors à une redéfinition de cette dernière dans laquelle les limites et la légitimité de la liberté se voient repositionnées et la question de l’égalité des droits réinterrogée.

C’est pourquoi un champ épistémologique du féminisme – lequel souffre de sérieuses dissensions internes – s’avère plus que nécessaire, dans un cadre inéluctablement multidisciplinaire et transversal, qui doit également tenir compte des voix du grand public (avec qui la dialogue doit être présent en tout moment). Il permettra en effet de soulever les nombreuses questions qui saisissent cette problématique, qu’il s’agisse de redéfinir le « sujet féministe », de mettre en lumière les dissensions qui existent autour de la libération sexuelle, d’aborder la problématique de la réappropriation du corps et du plaisir comme parcours identitaires (de reconnaissance et de maîtrise de soi), de la place de l’intime et du désir (sur le plan individuel, mais aussi amoureux, familial et domestique, « le mal qui n’a pas de nom » [Friedan, 1963]), d’établir la généalogie de l’émancipation et de la domination ou d’analyser la viabilité du discours néolibéral dans les théories féministes.

Le dialogue permet la création de théorie, et la théorie permet de « voir » (Amoros, 2005), d’élucider le fonctionnement historique et social de la sexuation, de jauger son impact dans les rapports de pouvoir, et d'analyser ses implications dans le domaine de la démocratie. Le consentement, y compris sexuel, porte parfois sur des aspects plus larges, qui conduisent même à se demander si, en réalité, nous nous confrontons à l’idée de devoir choisir entre l’égalité et la liberté.

Ce colloque international organisé par la Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH), se tiendra le 30 mai 2024.

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