Une mission codirigée par des chercheurs CNRS lauréate du Grand Prix d’archéologie de la Fondation Simone et Cino Del Duca
Le Grand Prix d’Archéologie 2020 de la Fondation Simone et Cino Del Duca (Institut de France) est attribué à la mission franco-hellénique de Dikili Tash en Grèce. Cette mission est codirigée depuis 2008, côté français, par Pascal Darcque et Zoï Tsirtsoni, tous deux archéologues CNRS au laboratoire Archéologies et Sciences de l’Antiquité (ArScAn, UMR7041, CNRS / Université Paris Nanterre / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Ministère de la Culture) et, côté grec, par Haïdo Koukouli-Chryssanthaki et Dimitra Malamidou, du Ministère grec de la Culture. Le prix récompense les travaux réalisés sur cet habitat essentiellement protohistorique (du viie au iie millénaire av. J.-C.), ainsi que les projets relatifs à la valorisation du site et à la fouille des plus anciens niveaux d’occupation. Cette récompense intervient l’année du centenaire des premières fouilles à Dikili Tash.
Directeur de recherche au CNRS, Pascal Darcque a principalement effectué des fouilles en Syrie, à Bassit, et en Grèce, aux abords du palais minoen de Malia (Crète). Ses domaines de spécialisation comprennent le néolithique et l’âge du Bronze — notamment l’habitat et l’organisation sociale —, le système palatial minoen et mycénien et les contacts du monde égéen avec le reste de la Méditerranée. Ancien membre, puis directeur des études de l’École française d’Athènes (1990-1995), il a également été directeur-adjoint du laboratoire ArScAn de 2011 à 2013. En 2013, il remporte, au nom de la mission de Dikili Tash, le premier prix Clio en faveur de la recherche archéologique française à l’étranger.
Zoï Tsirtsoni, ancien membre de l’École française d’Athènes (1999-2001), est chargée de recherche au CNRS. Ses recherches portent notamment sur les céramiques protohistoriques en Grèce et dans les Balkans, ainsi que sur le peuplement et la chronologie dans les mêmes régions. Entre 2008 et 2011, elle a coordonné le programme ANR Jeunes Chercheurs « Balkans 4000 » sur le peuplement au ive millénaire av. J.-C. Depuis 2014, elle est co-responsable du Groupe de Travail « Changements environnementaux et sociétés dans le passé » du LabEx DynamiTe de l’Université Paris 1.
À propos de la mission
La mission de Dikili Tash est placée sous l’égide de la Société Archéologique d’Athènes et de l’École française d’Athènes. Elle est soutenue par la Commission des fouilles du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et par une fondation privée américaine, l'Institute for Aegean Prehistory.
Avec une superficie d’environ 4,5 hectares et une hauteur de 17 mètres, le tell de Dikili Tash, identifié depuis la première guerre mondiale, est principalement occupé à l’époque néolithique et à l’âge du Bronze. Il a également livré des vestiges des époques hellénistique, romaine et byzantine, durant lesquelles il est lié à la ville voisine de Philippes.
Les projets de la mission franco-hellénique de Dikili Tash comprennent deux volets principaux :
- La valorisation des 8 000 ans d’histoire du site, du viie millénaire av. J.-C. au xixe siècle ap. J.-C.
- La fouille des premiers niveaux néolithiques (6400-5500 av. J.-C.), qui vise à̀ établir avec quel « bagage », dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage et des techniques artisanales, les premiers paysans se sont installés en Europe.
À propos du prix
La Fondation Simone et Cino Del Duca, créée en 1975, est abritée à l’Institut de France depuis 2005. Il s’agit d’une fondation qui œuvre en France et à l’étranger dans le domaine des arts, des lettres et des sciences par le moyen de subventions, de Prix et d'aides attribués chaque année sur proposition des Académies de l'Institut de France. La Fondation décerne annuellement quatre Grands Prix dont le Grand Prix d’Archéologie. S’agissant du prix le plus important dans ce domaine, il est destiné à contribuer au rayonnement de l’archéologie française en France et à l’étranger.