Anthropologie (priorité disciplinaire de CNRS Sciences humaines & sociales)

La discipline anthropologique vise à l’étude des formes d’altérité sociales et culturelles par l’immersion dans des terrains longs et/ ou prolongés et répétés qui nécessitent de maîtriser la ou les langues des habitants. Ces recherches privilégient le recueil de connaissances issues des catégories émiques (celles des informateurs) et des observations fines des phénomènes en cours. Les terrains classiques de l’ethnologie/anthropologie sont, depuis de nombreuses années, profondément modifiés : il ne s’agit plus seulement de produire des monographies exhaustives sur une population ou une région du monde, mais de s’attacher à étudier des objets, des thématiques, des enjeux contemporains souvent en réseau et interconnectés, et dont on cherche à comprendre l’impact pour les groupes, les populations, les individus étudiés. Interdisciplinaire dès l’origine, l’anthropologie noue en permanence des dialogues avec les autres sciences humaines et sociales (histoire, linguistique, économie, sciences des territoires, sociologie, littérature et art…), puisqu’il s’agit de comprendre l’humain en société dans toutes ses dimensions. De la même façon, nombre d’anthropologues dialoguent avec les autres sciences (médecine, biologie, informatique, mathématiques, physique…) et s’emparent des grands sujets contemporains : crise environnementale, génie génétique, vieillissement, robotique, bio-matériaux, pharmacopées, relations homme-animaux…

L’anthropologie est l’une des disciplines les plus spontanément ouvertes aux méthodologies des sciences partagées et de nombreux projets récents ont fait montre de l’intérêt de la co-construction des objets de recherche. La réflexivité actuelle autour des formes et dispositifs d’écriture de la recherche (films, documentaires, photographies, BD, documentaires sonores, collaborations avec les arts du spectacle…) participe à la restitution des objets de recherche aux populations étudiées mais permet également aux anthropologues de densifier leurs propos et d’exprimer la part du sensible et de l’émotion que l’écriture classique de la recherche ne permet pas toujours.

Centres de recherche et réseaux