30 ans de recherches en sciences humaines et sociales sur le travail... et après ?

Les recherches sur le travail en France ont connu un développement significatif au cours des 30 dernières années, marqué par l’évolution des thématiques et des approches disciplinaires. Les thèses sur le travail représentent 5 % de toutes les thèses soutenues, soit 19 620 travaux doctoraux. Ces recherches se concentrent majoritairement sur les organisations, les compétences et l’emploi, mais de nouvelles thématiques comme le genre, la santé et le numérique gagnent en importance.

En parallèle, 215 409 publications ont été recensées sur la période, reflétant une production scientifique dynamique. Cependant, des faiblesses organisationnelles et thématiques subsistent, notamment une fragmentation disciplinaire et une faible internationalisation. La sous-représentation des thématiques émergentes comme l’environnement ou les enjeux intersectionnels (genre, âge, discriminations) souligne également un besoin d’adaptation.

Les forces principales de la recherche résident dans :

• Une interdisciplinarité croissante, bien qu’encore souvent limitée aux SHS,
• La capacité à traiter des questions sociétales majeures, comme l’impact de la transition numérique et écologique.
   

Les faiblesses identifiées incluent :

• Une centralisation insuffisante des données,
• Un manque d'articulation entre recherche et politiques publiques,
• Des lacunes dans la diffusion et la valorisation des travaux au niveau international.

Ce Livre blanc souligne l'importance cruciale d'adapter les recherches sur le travail aux mutations contemporaines, notamment technologiques, écologiques et sociales. La réussite dépendra de la capacité à renforcer l’interdisciplinarité, à structurer durablement les efforts de recherche, et à établir un dialogue fructueux entre chercheurs, décideurs et société civile.