La tuberculose humaine est antérieure à la domestication animale au Proche-Orient
Une équipe internationale coordonnée par des chercheurs de l'EPHE et du CNRS(1) vient d'identifier les squelettes humains les plus anciens attestant de l'existence de la tuberculose humaine à des périodes antérieures à la domestication animale.
Différentes analyses (biomoléculaires et imagerie 3D) ont confirmé la présence de plusieurs cas de tuberculose humaine parmi les individus retrouvés dans les niveaux anciens du site néolithique de Dja'de-El-Mughara en Syrie. Cette découverte repousse de deux millénaires la présence de la tuberculose humaine au Proche-Orient, bien avant les premières étapes de la domestication animale. Ces premières preuves archéologiques datant d'il y a 11 000 ans confirment l'hypothèse, récemment émise par des microbiologistes, selon laquelle la tuberculose humaine ne résulte pas d'une contamination par une souche animale au moment du processus de domestication mais dérive au contraire d'un pathogène ancestral humain. La poursuite des analyses de ces ossements permettra de mieux comprendre l'évolution du bacille tuberculeux, en précisant notamment les dates d'émergence de la mutation moderne responsable de la maladie de nos jours. Ces travaux ont été publiés récemment dans la revue Tuberculosis.
Laboratoires français impliqués :
Laboratoire PACEA (CNRS/Université de Bordeaux/Ministère de la Culture et de Communication), laboratoire Archéorient (CNRS/Université Lumière Lyon 2), laboratoire CEPAM (CNRS/Université de Nice Sophia-Antipolis) et laboratoire MIVEGEC (CNRS/IRD/Université de Montpellier).
Référence :
Human tuberculosis predates domestication in ancient Syria ; Oussama Baker et al ; Tuberculosis ; 25 février 2015.