Palmarès 2021 des prix Clio pour la recherche archéologique 2021 : de nouveaux chercheurs récompensés
Les prix Clio 2021 pour la recherche archéologique française à l’étranger ont été attribués à trois chercheurs rattachés à des unités du CNRS. Solène Marion de Procé, Yves Gleize et François-Xavier Ricaut ont, en effet, remporté respectivement les deux premiers prix et le prix spécial du jury. Ces prix viennent récompenser l’important travail de fouille mené par chaque équipe ces dernières années.
Lauréate du 1erprix, Solène Marion de Procé est chercheuse au laboratoire Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques (AnHiMa, UMR8210, CNRS / EHESS / EPHE / Université Paris 1 Panthéon Sorbonne dans le cadre d’un contrat post-doctoral au sein du LabEx Dynamite), chercheuse associée au laboratoire Archéologies et Sciences de l'Antiquité (ArScAn, UMR7041 ArScAn, UMR7041, CNRS / Ministère de la Culture / Université Paris Nanterre / Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) et au Centre Français de Recherche de la Péninsule Arabique (CEFREPA, UAR3141, CNRS / MEAE). Elle co-dirige avec Mohammad al-Malki (Commission pour le patrimoine du ministère saoudien de la Culture) la Mission archéologique franco-saoudienne des îles Farasân (MIFA) « Un archipel sur les routes commerciales antiques en mer Rouge ». Les travaux de l'équipe contribuent à la réalisation d'un inventaire du patrimoine archéologique de l'archipel, situé au large de la ville saoudienne de Jizân à une centaine de kilomètres au nord de la frontière avec le Yémen. L'objectif est plus particulièrement l'étude du site de Wadi Matar 2, où évoluait une population de culture sudarabique aux premiers siècles de notre ère et de l'oasis d'al-Qusar, occupée par un contingent militaire romain envoyé sur l'archipel au IIe siècle de notre ère pour sécuriser le commerce maritime dans cette partie de la mer Rouge.
Chercheur au sein de l’unité De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie(PACEA, UMR5199, CNRS / Ministère de la Culture / Université de Bordeaux) et chargé d'opération et de recherche à l'Inrap, Yves Gleize est lauréat du 2eprix. Il dirige la Mission archéologique française à Atlit (Israël) « Le cimetière d’Atlit. Utilisation et évolution d’un espace funéraire du royaume latin de Jérusalem (XIIIes. ap. J-C) ». Yves Gleize et son équipe s’intéressent aux modes d’inhumation et à l’identité des défunts. La majorité des tombes fouillées correspond à des fosses fermées par des couvertures en bois, dans lesquelles le corps est directement déposé et, plus rarement, à des coffrages en pierre, en bois et des cercueils en bois. Le mobilier en place se limite à̀ une ferrure de bâton de pèlerin et quelques éléments de parure. Des céramiques du XIIIesiècle, brisées et incomplètes, ont également été retrouvées dans le comblement de plusieurs tombes. Ces vestiges témoigneraient de l’utilisation de vaisselles lors des funérailles et des cérémonies commémoratives. La diversité́ des pratiques funéraires et la taille du cimetière interrogent ainsi sur l’identité́ des défunts et sur l’existence de distinctions spatiales au sein de l’espace funéraire. L’obtention du prix va permettre à l’équipe de poursuivre les travaux paléogénétiques et de lancer des analyses isotopiques, physico-chimiques et parasitologiques, afin de mieux préciser l’origine et le mode de vie des individus inhumés dans les secteurs fouillés.
Lauréat du Prix spécial du jury, François-Xavier Ricaut est membre du laboratoire Évolution et Diversité Biologique(EDB, UMR5174, CNRS / IRD / Université Toulouse III-Paul Sabatier). Il dirige la Mission préhistorique française en Papouasie Nouvelle Guinée « Des 1erschasseurs-cueilleurs aux 1ershorticulteurs », en coopération avec le Dr Matthews Leavesleydulaboratoire d’archéologie de l’Université́ de Papouasie Nouvelle Guinée.Ce programme de recherche archéologique a pour but d’étudier les modalités de peuplement de cette île continent et les changements culturels, techniques et économiques durant les 50 derniers millénaires. Au-delà des questionnements sur les routes de migrations et de dispersions de l’homme moderne, cette île à la biodiversité inégalée permet d'appréhender dans la diachronie le passage de populations initiales de chasseurs cueilleurs à celles liées au développement d’une agriculture-horticulture primitive il y a environ 10 000 ans. L’enjeu du projet est aussi d’étudier l’origine et l’évolution du peuplement et de l’adaptation humaine dans cette région sur le temps long, de la fin du Pléistocène à l’époque actuelle.
Le troisième prix a, quant à lui, été décerné à Marco Cavalieri, professeur d'archéologie romaine et antiquités italiques à l'UC Louvain, président des civilisations arts et lettres, pour son projet de fouilles sur la villa romainedu site d'Aiano-Torraccia di Chiusi, en Italie.
À propos du prix
Fondé en 1997 pour encourager la recherche archéologique française à l'étranger, la Prix Clio de l'Archéologie est décerné chaque année par un jury d'universitaires indépendants. Il est doté de 4 prix, dont un prix spécial du jury, et d'un prix spécial de Clio distinguant une mission archéologique étrangère proche de la France et de la francophonie.