En couple
L'histoire de l’art s’est encore peu intéressée à une des formes pourtant majeures de son écriture : la collaboration entre deux personnes qui décident, à un moment donné, de faire œuvre commune, selon des modalités variées et avec souvent pour effet une inégalité dans les postérités.
Nombreux sont les couples d’historiennes et d’historiens de l’art dont les réalisations et la vie méritent d’être réexaminées à l’aune de l’histoire collective de la production scientifique et des études de genre.
Revendiquant une approche volontairement ouverte de la notion de couple, cet ouvrage invite à explorer la part intime, sinon duelle, de l’écriture savante en sillonnant un large territoire, allant de la Perse assyrienne au musée de Toledo, dans l’Ohio, en passant par la Bibliothèque d’art et d’archéologie de Jacques Doucet, à Paris. Il met en lumière une myriade de noms : Walter Pater et John Ruskin, Gaston Brière et Clotilde Misme, Gertrud Bing et Aby Warburg, Edith Emma Cooper et Katherine Harris Bradley, Margot Holzmann et Rudolf Wittkower, Beaumont Newhall et Nancy Wynne, Georges Henri Rivière et Nina Spalding, Anna Maria Coderch et Victor Stoichiță…
En s’intéressant à différentes scènes intellectuelles, académiques et institutionnelles, à des champs aussi divers que la photographie, l’architecture ou la mode, ce livre interroge les hiérarchies, stratégies, rivalités, complémentarités, rêves de partage et phénomènes d’effacement à l’œuvre dans l’écriture collaborative.
À propos des auteurs
Victor Claass est docteur en histoire de l'art de Sorbonne Université. Sa thèse, qui portait sur le critique d’art allemand Julius Meier-Graefe, a reçu le prix d’Orsay en 2018.
Pascale Cugy est maîtresse de conférences en histoire de l'art moderne à l’université Rennes 2. Spécialiste de l’image de mode sous l’Ancien Régime, elle travaille, en collaboration avec François-René Martin, sur la figure et les écrits du jeune Henri Focillon.
Charlotte Foucher Zarmanian est chargée de recherches au Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL). Docteure en histoire de l’art, elle a soutenu en 2012 une thèse sur les femmes artistes dans les milieux symbolistes en France, qui a été récompensée du prix du musée d’Orsay 2013 permettant une publication en 2015.
François-René Martin s'est formé à la science politique, à l’histoire de l’art et l’archéologie à l’université de Strasbourg. Ancien pensionnaire de l’Institut national d’histoire de l’art, il est professeur d’histoire générale de l’art à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
Contributions de :
Marie-Amélie Bernard, Victor Claass, Pascale Cugy, Jérôme Delatour, Frankie Dytor, Charlotte Foucher Zarmanian, Ya’ara Gil-Glazer, Émilie Hammen, Stephanie Herrmann, Thomas Hughes, Camille Lauqué, François-René Martin, Émilie Oléron Evans, Monica Preti, Raphaëlle Rannou, Simon Séguier-Faucher, Laura Tack et Francesco Ventrella.