Envers et revers du consentement

La sexualité, la famille et le corps, entre consentement, contraintes et autonomie
Droit
Philosophie
Auteur(s)
Sous la direction de Manon Garcia, Julie Mazaleigue-Labaste & Alicia-Dorothy Mornington
Publication
juin 2023
Appartenance
Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne
Éditeur
Éditions Mare & Martin

De la théorie politique aux mobilisations féministes contre les violences sexuelles, le concept de consentement est au cœur d’un vaste effort de promotion du droit à l’autonomie individuelle.

Soutenir que le consentement libre et éclairé d’une personne doit être respecté constitue en effet un puissant outil de protection et d’émancipation. C’est un des apports principaux du libéralisme classique, qui l’érigeait en garde-fou contre l’arbitraire politique. Sa redéfinition par le féminisme a contribué à le promouvoir en étendant plus largement son application à la sphère privée.

Le concept de consentement peut néanmoins conduire à des difficultés, voire des contradictions. Le consentement peut être difficile à interpréter; de manière plus préoccupante, son usage peut même trahir sa visée initiale. Cela tient à son ambiguïté : consentir peut signifier le fait d’adhérer pleinement à un contrat, mais également exprimer la simple concession.  Comment alors distinguer entre un consentement plein et à contrecœur? Quels critères suffisent pour dire qu’une personne était réellement consentante ? Y a-t-il des limites à ce à quoi on peut consentir, et les institutions se doiventelles d’invalider le consentement des personnes dans certaines situations ? Cet ouvrage traite ces questions à travers une étude pluridisciplinaire des usages et de la jurisprudence du consentement dans les domaines de la sexualité, de la famille et du corps.

 

Contenu de l'ouvrage:

Avant-propos | Manon Garcia, Julie Mazaleigue-Labaste, Alicia-Dorothy Mornington

PARTIE I. CONSENTEMENT ET SEXUALITÉ

  • Le consentement peut-il constituer un critère psychiatrique ? Le critère du consentement dans les classifications psychopathologiques des déviances sexuelles | Julie Mazaleigue-Labaste, David Simard
  • Peut-on consentir à tout ? L’Allemagne face à un cas de cannibalisme consenti | Alicia Mornington

PARTIE II. CONSENTEMENT ET VIOLENCES SEXUELLES

  • Les violences sexuelles et les limites de l’autorisation de la loi | Anne Simon
  • Violences sexuelles sur mineurs et consentement : une enquête sociologique au sein de quatre tribunaux français correctionnels pour enfants (2010) | Marie Romero

PARTIE III. CONSENTEMENT, CONTRAINTES FAMILIALES ET MARIAGE

  • Le devoir conjugal : de l’obligation de consentir | Julie Mattiussi
  • Mariage forcé et protection internationale | Sophie Simon
  • Crime ou coutume ? Éléments pour une analyse du mariage forcé au-delà de la culture | Marta Dell’Aquila

PARTIE IV. CONSENTEMENT, CORPS DES FEMMES ET MUTILATIONS GÉNITALES

  • Les mutilations sexuelles féminines : entre contrainte individuelle et contrainte sociale | Catherine Le Bris
  • Mutilations sexuelles féminines | Dr Ghada Hatem

 

À propos des autrices

Manon Garcia est philosophe, spécialisée en philosophie féministe.

Julie Mazaleigue-Labaste est chargée de recherche à l’Institut des Sciences Juridique et Philosophique de la Sorbonne, membre de l’équipe PhiCo (EXeCO), et membre du réseau Sexologies européennes.

Alicia-Dorothy Mornington est Maître de conférences, en droit privé et sciences criminelles à l'Université Panthéon-Sorbonne et chercheuse à l'Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne.