Géographie et sciences du territoire

Ce vaste champ de recherches est particulièrement pluridisciplinaire. Le point commun à l’ensemble des recherches qui y sont menées n’est en effet pas une discipline mais plutôt une façon d’envisager les phénomènes sociaux : à travers la façon dont ils s’inscrivent, s’agencent, s’ancrent, ou s’expriment dans l’espace. Bien évidemment la géographie en constitue le cœur, en tant qu’elle étudie ce rapport des sociétés humaines à leur(s) espace(s). Mais plus largement toutes les sciences humaines et sociales sont susceptibles de s’ inscrire dans ce champ, dès lors que le territoire, ou l’espace, ont un rôle essentiel dans les problématiques déployées. Se retrouvent ainsi fréquemment associés aux géographes au sein des unités des historiens, des sociologues, des anthropologues mais également des psychologues ou des architectes et des urbanistes.

Cette variété disciplinaire, vectrice de nombreux projets interdisciplinaires, débouche logiquement sur une grande variété de méthodes, des plus qualitatives ethnographies et monographies aux algorithmes de l’intelligence artificielle, en passant par les SIG (sciences de l’information géographiques), l’entretien et l’observation, le traitement statistique, le dépouillement d’archives ou encore la télédétection.

Ces méthodes permettent de travailler sur l’organisation, le fonctionnement et l’évolution des territoires eux-mêmes aussi bien que sur les formes et agencements spatiaux des phénomènes et processus sociaux qui s’y déroulent. Les recherches portent sur les paysages, le patrimoine naturel et les ressources comme sur la façon dont les populations se distribuent dans l’espace, dont elles y circulent, dont elles produisent, consomment, échangent ; sur les formes même des espaces habités, leurs modes de conception, de production et de gestion ; mais également sur ce que le territoire donne à voir en termes de rapports de pouvoir, d’inégalités, de conflictualités, de mobilisations ou encore de vulnérabilités ; ceci à des échelles variées permettant de s’attacher aussi bien aux phénomènes de mondialisation et de métropolisation qu’aux dynamiques locales et de proximité, et sur des temps longs. Les risques et les crises, dont le territoire est un marqueur fort, sont très présents, à l’instar des problématiques environnementales et du changement climatique qui occupent logiquement une place de premier plan.

La proximité avec les acteurs et les sujets des recherches, induite par des enquêtes très localisées, débouche fréquemment sur la mise en place de méthodes participatives de recherche, marquées par la co-production des cadres d’analyse mais également des formes de restitution qui peuvent ainsi prendre des allures originales et créatives (pièces de théâtre, capsules vidéo, guides touristiques…)

Centres de recherche et réseaux