Béatrice CointeSciences en société : production, circulation et usages des savoirs et des technologies
Sociologue et membre de l’équipe du Centre de sociologie de l’innovation à l’Institut interdisciplinaire de l’innovation (I3, CNRS / École Polytechnique / Mines Paris - PSL / Telecom Paris), Béatrice Cointe est spécialiste de la transition écologique.
Comment les savoirs économiques influencent-ils les manières d’agir sur l’environnement ? Et comment, en retour, les problèmes environnementaux mettent à l’épreuve et transforment l’économie ? « La question de la rencontre entre prise en compte de l’environnement et organisation de l’économie est au cœur de mes travaux »,souligne Béatrice Cointe.
Après un master en Sciences et Politiques de l’Environnement, elle rejoint le Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (CIRED, CNRS / École des Ponts ParisTech / Cirad / AgroParisTech). Elle y conduit sa thèse, en 2014, sur l’émergence du photovoltaïque en France, par le prisme des Science and Technology Studies (STS) et de la sociologie des marchés. Elle s’installe ensuite pour deux ans à Oslo, en Norvège, pour un post-doctorat dans le cadre d’un projet ERC visant à analyser la matérialisation des promesses de la « bioéconomie » comme substitut à l’économie fossile. « Ce parcours m’a familiarisée à la diversité des éclairages possibles sur les questions environnementales, à l’imbrication entre questions "scientifiques" et "politiques", et, finalement, à la nécessité de dépasser les frontières disciplinaires pour appréhender et traiter les enjeux environnementaux », ajoute-t-elle.
En 2019, elle entre au CNRS à l’Institut interdisciplinaire de l’innovation. Béatrice Cointe se penche alors sur la fabrique des futurs énergétiques et climatiques. S’inscrivant dans un dialogue étroit avec les communautés de recherche, elle étudie en particulier la construction des scénarios d’action climatique, notamment ceux du GIEC. Reposant sur une approche ethnographique et historique des sciences, ses recherches s’étendent aux effets politiques de ces scénarios, dans les négociations internationales et dans les contentieux climatiques. Depuis 2022, en tant que professeure attachée PSL au Centre de formation sur l’environnement et la société de l’ENS-Ulm, elle collabore avec la climatologue Alessandra Giannini autour d’un cycle de conférence sur les Négociations climatiques et un cours intitulé « Lire les rapports du GIEC ». « L’objectif est d’accompagner la production de connaissances utiles et mobilisables pour informer et accélérer l’action climatique », appuie-t-elle. Elle souhaite désormais élargir ses travaux aux sciences des écosystèmes et de la biodiversité.