© Be/ Alun, 2019

Leyla DakhliMondes modernes et contemporains

Consolidator Grants

Centre Marc Bloch - Centre franco-allemand de recherche en sciences sociales - association de droit allemand, CNRS / MEAE / MESRI / BMBF

 

Leyla Dakhli est historienne, chargée de recherche au CNRS, actuellement au Centre Marc Bloch à Berlin. Son travail porte sur l'étude des intellectuels arabes et l'histoire sociale et l’histoire des révoltes et protestations dans la région sud-méditerranéenne, avec un intérêt particulier pour l'histoire des femmes et la question des intellectuels et des militants en exil. Elle est la porteuse du programme DREAM (Drafting and Enacting the revolution in the Arab Mediterranean), financé par l’ERC. Elle est également membre du comité de rédaction de l’International Review of Social History(Amsterdam) et du Mouvement social (Paris), deux revues généralistes d‘histoire sociale. Elle est membre du comité scientifique du MuCem (Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, Marseille) depuis 2020. Parmi ses dernières publications figurent Histoire du Proche-Orient contemporain, Paris, La Découverte, 2015 ; Le Moyen-Orient (fin XIXe-XXe siècle), Éditions du Seuil "Points Histoire", 2016 ; un ouvrage intitulé L’Esprit de la révolte qu’elle a coordonné devrait paraître en octobre 2020 aux éditions du Seuil.

DREAM - Drafting and Enacting the revolution in the Arab Mediterranean. In Search for Dignity 1950’s-today

Quand on parle des révolutions dans le monde arabe méditerranéen, on a tendance à se concentrer sur deux périodes historiques : d'une part, les mouvements de 2010-2011, dont le statut de révolution(s) s'est ironiquement emmêlé dans divers récits climatiques de « printemps » en « hivers » ; d’autre part, les révolutions liées à la décolonisation et aux luttes d'émancipation nationale des années 1930-1960. La plupart de ces révolutions se sont limitées à des cadres de référence nationaux et sont devenues des instruments de régimes autoritaires comme, par exemple, la Révolution algérienne, le coup d'État baasiste en Syrie, la Révolution libyenne de la République démocratique populaire et la Révolution nassérienne en Égypte.

Entre les révolutions d’indépendance et les révolutions du XXIe siècle, il ne se serait rien passé. Allant à l'encontre de cette idée reçue, ce projet cherche à forger de nouvelles manières d'expliquer et de comprendre ce que nous entendons par révolutions, les temps « entre deux révolutions », les temps d'avant et d'après, autant de dynamiques sociopolitiques que néglige la recherche conventionnelle sur les « changements révolutionnaires ». Contrairement à cette dernière, notre but est de valoriser les discours révolutionnaires qui mettent l'accent sur le viscéral, les émotions, les silences et les omissions, ainsi que sur la révolution en tant que processus et pas seulement comme un événement dans l'histoire. En empruntant à la recherche sur les « ingouvernables » et les formes de résistance infra-politique ordinaire, DREAM postule que les micro-résistances ne peuvent être séparées des moments de macro-explosion révolutionnaire. L'idée même de surprise révolutionnaire est articulée à l'idée d’une alternance entre immobilité et événements révolutionnaires qui, souvent, ne tient pas. DREAM montrera que le potentiel révolutionnaire et les désirs de changement social sont présents avant, pendant et après les soi-disant moments révolutionnaires.

Les pays de référence sont le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Égypte, la Palestine/Israël, la Syrie et le Liban. 

 

Mots clefs :

Histoire, révolution, monde arabe, postcolonial

Centre Marc Bloch (CMB)

En savoir plus