Nathan FaivreCerveau, cognition, comportement - Institut d’appartenance : INSB
UMR5105 Laboratoire de Psychologie et Neurocognition (LPNC), CNRS / Université Grenoble Alpes / Université Savoie Mont-Blanc
Nathan Faivre a obtenu son doctorat à l'École Normale Supérieure de Paris. Il a ensuite travaillé comme post-doctorant au California Institute of Technology et à l'École polytechnique fédérale de Lausanne. Après deux ans au Centre d'Économie de la Sorbonne à Paris, il est maintenant chercheur au CNRS au Laboratoire de Psychologie & Neurocognition à Grenoble. Sa recherche porte sur deux phénomènes interdépendants : la conscience perceptuelle, définie comme l'expérience subjective associée à un événement sensoriel, et la métacognition, définie comme la capacité d'introspection et de réflexion sur l'expérience subjective.
L’hypothèse sensorimotrice de la métacognition
Les Humains peuvent évaluer leur propre vie mentale et construire des représentations qui contiennent des connaissances sur eux-mêmes. Cette capacité d'introspection qui permet de « savoir ce que l’on sait » est appelée métacognition. Bien que la métacognition soit cruciale pour se comporter de manière adéquate dans un environnement complexe, les jugements métacognitifs sont souvent sous-optimaux. En particulier pour les maladies neurologiques et psychiatriques, les défaillances métacognitives sont très répandues, avec de graves conséquences en termes de qualité de vie. Ce projet propose une nouvelle hypothèse pour expliquer les facteurs déterminants des défaillances métacognitives : à savoir que la métacognition repose en partie sur l’évaluation par le cerveau de signaux provenant du corps et, plus spécifiquement, sur des signaux sensorimoteurs impliqués lors de l'exécution d'une action. Nous testerons cette hypothèse chez des volontaires sains, des patients avec schizophrénie et des patients traités par stimulation cérébrale profonde. Nous mettrons en place pour cela des paradigmes expérimentaux couplés à des mesures électrophysiologiques. À terme, nous proposerons une nouvelle procédure de remédiation pour résoudre les défaillances métacognitives résultant d'une évaluation déficiente de l'action. L'objectif de ce projet est donc double : théorique, en apportant un nouvel éclairage sur les bases cérébrales de la métacognition, et clinique, en établissant une nouvelle méthode de remédiation pour s'attaquer à un problème majeur de santé et de société.
Mots clefs :
Métacognition, conscience, schizophrénie, stimulation cérébrale profonde