« Précarité et santé mentale : rompre le cercle vicieux »
Conformément à ses missions statutaires de financement de programmes de recherche dans une approche pluridisciplinaire sur les questions d’exclusion sociale et de précarité, la Fondation Hospitalière pour la Recherche sur la Précarité et l’Exclusion sociale émet un nouvel appel à projets de recherche. La Fondation souhaite par cet appel à projets contribuer à faire émerger de nouvelles solutions pour améliorer la prise en charge des problématiques de santé mentale pour les personnes précaires.
L’ARS Ile-de-France, engagée pour la réduction des inégalités sociales de santé, en particulier dans le domaine de la santé mentale, soutient les actions de la Fondation depuis son lancement. L’ARS Occitanie a de son côté confié à la Fondation la responsabilité de mener un programme de recherche sur la thématique « aléas climatiques et précarité », dans une région doublement marquée par les situations de précarité et les phénomènes climatiques violents, qui peuvent créer chez les personnes précaires une forte sur-anxiété.
Cet appel à projets prend également place dans le cadre d’un nouveau partenariat entre la Fondation et l’ARS Guyane, œuvrant sur un territoire où la prévalence des pathologies psychiatriques et des violences associées est particulièrement forte : l’orientation des travaux en lien avec la réalité guyanaise sera ainsi encouragée.
De nombreux marqueurs socio-économiques présentent un effet majeur sur la santé mentale, bien que les modalités d’action de ces facteurs de risque ne soient que partiellement élucidées. Il y a aujourd’hui consensus sur le fait que les problématiques de santé mentale et de précarité sont liées. Comme le résume le Dr François Lair, psychiatre au sein de l'équipe mobile psychiatrie précarité (EMPP) du Nord-Est de Paris, « La souffrance mentale et la précarité sont deux notions qui sont éminemment synergiques. Tel un cercle vicieux, la précarité peut générer des problèmes de santé mentale, qui eux-mêmes génèrent de la précarité ». L’association causale entre exclusion sociale et santé mentale se produit dans les deux sens : être socialement exclu augmente le risque de développer un problème de santé mentale, qui va renforcer l’exclusion sociale.