Stratégie

Au sein du CNRS, la politique scientifique dédiée au sciences humaines & sociales s’appuie sur la détermination de priorités (disciplines, méthodes, objets). Celles-ci sont revues régulièrement et éclairées par un exercice de prospective mené en interne au sein de l’institut, avec les sections et le Conseil scientifique de l’institut, les laboratoires et sur certains objets, en partenariat avec des établissements. L’institut s’attache aussi à soutenir les démarches interdisciplinaires, l’internationalisation des travaux de recherche et la science ouverte dans toutes ses dimensions. Il est aussi porteur de grandes infrastructures de recherche pour l'ensemble de la communauté nationale de recherche en sciences humaines et sociales.

Définir et soutenir des priorités scientifiques

CNRS Sciences humaines & sociales définit et soutient des priorités scientifiques. Ce travail est mené en dialogue avec les sections du comité national, son conseil scientifique et plus largement les communautés de recherche réunies dans les unités de recherche et les réseaux. Il tient également compte des objectifs du Contrat d'Objectifs et de Performance du CNRS.

Ces priorités sont par nature évolutives, mais leur définition permet, pendant quelques années ou de façon plus durable, d’orienter de façon privilégiée la politique scientifique de CNRS Sciences humaines & sociales. En particulier, à l’heure actuelle, CNRS Sciences humaines & sociales soutient l’archéologie et l’anthropologie et coordonne un important volet de recherche en sciences de l’Antiquité. CNRS Sciences humaines & sociales s’attache aussi à renforcer certaines approches méthodologiques : celles relatives aux études aréales ; aux sciences partagées ; aux humanités numériques ; à la conceptualisation et la formalisation, aux analyses qualitatives et quantitatives des données, et à l'expérimentation. Enfin, CNRS Sciences humaines & sociales soutient le développement de recherches sur certains objets : santé, habitabilité de la planète, transitions numériques, inégalités éducatives, intelligence artificielle.

CNRS Sciences humaines & sociales ambitionne de mettre en place une réflexion prospective collective. Pour ce faire, dès 2022, il participe, co-organise, conçoit des colloques prospectifs, soutient des réseaux prospectifs, etc.

Au-delà des priorités définies ci-dessus, CNRS Sciences humaines & sociales organise ou soutient des communautés pluridisciplinaires au sein des sciences humaines et sociales, réunies par un même objet. Voir la rubrique Le portail des recherches en sciences humaines et sociales du site. 

Encourager le déploiement de la recherche à l’international

À l’instar des neuf autres directions scientifiques du CNRS, CNRS Sciences humaines & sociales a fait de l’internationalisation des recherches menées par ses communautés scientifiques l’une de ses priorités. Il la décline à travers de multiples actions. L’institut incite en particulier ses personnels à interagir avec les communautés scientifiques aussi bien des États ayant une ancienne tradition de recherche que des pays scientifiquement émergents.

Dans cette optique, CNRS Sciences humaines & sociales a créé plusieurs International Research Laboratory (IRL) / Laboratoires de recherche internationaux. Il copilote avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères un exceptionnel réseau d’unités mixtes des instituts français de recherche à l’étranger (Umifre). L’institut soutient par ailleurs la mobilité à l’international de nombreux chercheurs à travers un dispositif d’aide financière. Il favorise leur participation à des International Emerging Action (IEA) / Actions émergentes à l’internationalainsi qu’à des International Research Network (IRN) / Réseaux de recherche internationaux et des International Research Project (IRP) / Projets de recherche internationaux.

Être acteur de l’interdisciplinarité du CNRS

CNRS Sciences humaines & sociales s’inscrit dans la logique d’échanges et de recherches transversales définie par le CNRS via la Mission pour les Initiatives Transverses et Interdisciplinaires (MITI) du CNRS.

Il co-élabore, par exemple, avec CNRS Biologie, des projets de recherche portant sur le cerveau, la cognition et le comportement. Avec CNRS Écologie & Environnement, il initie des projets qui interrogent les relations des êtres humains avec leurs milieux. Des unités développant ce type de recherches sont pilotées ou copilotées par CNRS Sciences humaines & sociales. Il favorise aussi les interactions de ses chercheurs avec les sciences informatiques et les sciences de l’ingénieur.

MITI du CNRS

Science Ouverte 

Selon le Plan national pour la science ouverte publié en 2018 par le MESR, « la science ouverte est la diffusion sans entrave des publications et des données de la recherche. Elle s’appuie sur l’opportunité que représente la mutation numérique pour développer l’accès ouvert aux publications et – autant que possible – aux données de la recherche ». En répercussion de ces orientations nationales, le CNRS a adopté plusieurs documents de cadrage qui orientent sa politique de Science Ouverte :

CNRS Sciences humaines & sociales est en charge de la déclinaison de cette politique dans son périmètre, en tenant compte des besoins et des pratiques des communautés disciplinaires en sciences humaines et sociales et le fait à travers les dispositifs suivants. 

Libre accès aux publications scientifiques 

En application des orientations de l’établissement, CNRS Sciences humaines & sociales favorise le dépôt le plus systématique possible des articles scientifiques dans l’archive ouverte nationale HAL, en lien avec l’établissement du rapport annuel des chercheurs et chercheuses CNRS dans la base RIBAC en s’appuyant sur les dispositions de la loi pour une République Numérique en faveur de l’accès ouvert. 

CNRS Sciences humaines & sociales déconseille également aux chercheurs et chercheuses le paiement de frais de publication pour les publications en accès ouvert (modèle Gold ou auteur-payeur) et recommande à la place le dépôt des publications dans HAL ou la publication dans des revues au modèle Diamant, sans frais pour le lecteur ou le chercheur

CNRS Sciences humaines & sociales soutient les revues scientifiques à travers une campagne d’attribution de subventions, en s’appuyant sur des critères de bonnes pratiques éditoriales et de science ouverte. 

Science ouverte et partage des données de la recherche

En application des orientations du Plan Données de la recherche du CNRS, CNRS Sciences humaines & sociales promeut l’ouverture par défaut des données de la recherche et le respect des principes FAIR. En vertu de ces orientations, les données de recherche devraient être « aussi ouvertes que possible et aussi fermées que nécessaire », ce qui signifie que seuls des motifs légitimes et extrinsèques devraient être invoqués pour justifier des restrictions à la diffusion et à la réutilisation.

En sciences humaines et sociales, les enjeux de protection des données personnelles, plus fréquents que dans d’autres champs disciplinaires, peuvent en particulier justifier des mesures de protection ou des dispositifs de partage sécurisé. CNRS Sciences humaines & sociales a travaillé avec le service de la protection des données du CNRS pour élaborer le Guide « Les sciences humaines et sociales et la protection des données à caractère personnel dans le contexte de la science ouverte ». 

CNRS Sciences humaines & sociales préconise le recours à des entrepôts de confiance pour le dépôt des données de recherche et, en particulier, le recours aux services d’Huma-Num et de Progedo, les deux IR* labélisées comme centres de référence thématiques dans le champ des sciences humaines et sociales. 

Infrastructures nationales de recherche pour la science ouverte 

CNRS Sciences humaines & sociales exerce la tutelle et soutient en postes et en dotations les infrastructures nationales de recherche suivantes, qui joue un rôle important pour la libre diffusion des publications scientifiques et des données de recherche en SHS :

  • OpenEdition pour le libre accès aux revues (Journals), aux ouvrages (Books), les carnets de recherche (Hypothèses), les annonces d’événements (Calenda) ;
  • Huma-Num pour le stockage, la diffusion et le traitement des données dans le champ des humanités numériques ;
  • Progedo pour l’accès et la diffusion des données d’enquêtes et des données quantitatives ;
  • Le Réseau national des Sciences sociales et des Humanités (RnMSH) et les 21 Maisons des Sciences sociales et des Humanités (MSH) en France pour l’appui en compétences d’ingénierie de proximité, les plateformes technologiques, les pôles éditoriaux et pépinières de revues. 

 

Application aux actions et programmes structurants 

CNRS Sciences humaines & sociales répercute ses orientations en matière de science ouverte dans les actions et programmes structurants qu’il met en place ou dont il a la charge :

Porter des infrastructures nationales de recherche « étoiles » (IR*)

Parce qu’il favorise l’interdisciplinarité, l’accès aux données numériques est à la fois un atout et un défi pour CNRS Sciences humaines & sociales . Les infrastructures de recherche (IR) spécialisées en sciences humaines et sociales exploitent au mieux ces flux massifs de données.

C’est notamment le cas de deux infrastructures de recherche « étoile » (IR*) dont CNRS Sciences humaines & sociales soutient activement le déploiement national :

  • Progedo, chargée d’accélérer la production et la gestion de données dans les universités ;
  • Huma-Num (« Humanités numériques »), qui propose des services de stockage, de traitement, d’interopérabilité et de diffusion des données collectées.

Elles travaillent en lien avec le Réseau national des Maisons des sciences de l’homme (RnMSH), qui réunit et coordonne la recherche de 23 établissements sur le territoire. Aujourd’hui, le RnMSH est devenu le lieu de partenariats privilégiés et d’échanges entre universités, organismes et collectivités locales.

Évaluation HCERES du CNRS

À l’occasion de l’évaluation HCERES du CNRS, l’institut des sciences humaines et sociales a réalisé, pour la période de référence de l’évaluation du CNRS 2017-2021, une analyse fondée sur des données de la production scientifique en sciences humaines et sociales. Les publications scientifiques y sont abordées tout d’abord sous l’angle de leur typologie. De plus, nous avons prêté une attention particulière à l’enjeu de la publication en libre accès (partie II) et au plurilinguisme dans les publications scientifiques (partie III). Enfin, nous avons souhaité mettre en avant des formes de pluridisciplinarité internes aux SHS. L’éditorial de la Lettre de l’InsHS de janvier 2023 en résume les points saillants.