Vers une science sociale du vivant
Après le succès des Structures fondamentales des sociétés humaines, Bernard Lahire revient, sous une forme concise, sur l’intention générale de son projet, les principales thèses développées, et répond aux critiques et aux objections qui lui ont été adressées. Un texte inédit en prolonge la démarche en marquant un pas supplémentaire dans la mise au jour d’invariants et de lois permettant de dégager la spécificité de la structure sociale humaine.
La publication de Les structures fondamentales des sociétés humaines [août 2023] a fait événement et marqué un véritablement tournant en sciences sociales. Bernard Lahire y opère un raccordement inédit entre sciences sociales et sciences de la vie en montrant que le social humain s’inscrit dans le continuum du vivant et ne se comprend que par une série de comparaisons au sein de l’espèce et en dehors de celle-ci.
Ce nouvel ouvrage, construit autour d’un dialogue avec deux autres sociologues, a pour but de faciliter l’appropriation des thèses exposées en détail dans la somme précédente. Pour autant, cet échange n’est pas un simple résumé. Plutôt qu’un aperçu systématique de tous les aspects développés, il est d’abord une façon d’introduire à une vision générale qui entend reconfigurer les sciences sociales, ainsi que leurs rapports à d’autres disciplines. Au fil de l’échange, Bernard Lahire éclaire son projet, en précise certains points et répond aux critiques, aux objections et aux malentendus qui se sont exprimés depuis la parution de son livre.
On trouvera également à la fin de ce volume un texte inédit qui reprend et approfondit les résultats dégagés dans Les structures fondamentales des sociétés humaines. En accroissant encore un peu plus le degré de généralité de la construction théorique, il les replace dans une réflexion sur les propriétés fondamentales du vivant et les enjeux auxquels toute forme de vie – les sociétés en général et les sociétés humaines en particulier n’étant qu’un moyen de faire partiellement ou totalement, par la voie du collectif, ce que tout système vivant fait à l’échelle individuelle – se trouve confrontée. Ce texte inédit constitue un pas supplémentaire en direction d’une science sociale du vivant unifiée que le présent dialogue appelle de ses vœux.
À propos des auteurs
Bernard Lahire est directeur de recherche CNRS, membre du Centre Max-Weber à l’ENS de Lyon.
Laure Flandrin est maîtresse de conférences en sciences sociales à Centrale Lyon.
Francis Sanseigne est docteur en science politique de Sciences Po Lyon.